La méthodologie est simple : chaque mot du bouquin vaut 0,85 millimètre et chaque nouvelle phrase est célébrée par un virage à droite. Tandis que chaque sujet est fêté par un changement de couleur. Le résultat est juste fascinant. On allait dire planant.
On reste chez l’Oncle Sam, en moins poétique, pour la prochaine dataviz qui s’appelle “l’invasion Walmart“, du nom de ce “petit” supermarché étasunien qui superdomine le paysage de superconsommation de l’autre côté de l’Atlantique. À l’origine, un journaliste économique qui met à disposition un jeu de données [en] avec la localisation géographique de tous les magasins de la marque aux USA avec leur date d’ouverture. Plusieurs projets ont pu voir le jour grâce à cette libération de données. Et notamment celle du biostatisticien Corey Chivers [en], qui a pondu avec le logiciel R une visualisation de l’évolution de l’ouverture des magasins Walmart à travers le temps et l’espace. Le résultat est plutôt… moche, mais l’important est l’intention et l’efficacité. La couche de beau peut (ou pas, avis aux gmappeurs) venir dans un second temps.
Ouvrons à présent la minute “Elections US” (ça va être data-tendu jusqu’en novembre, autant se le dire). Facebook et CNN s’associent pour délivrer leurs “aperçus” de l’élection en dressant une application interactive rouge et bleue [en] qui suit la popularité des candidats Obama et Romney (ainsi que leur vice-président) sur le plus social des réseaux. Le dispositif n’est pas révolutionnaire (cela dit, on est sur CNN, donc le risque de révolution était faible), mais il est proprement réalisé. La vérité, si c’est sur Facebook que la Maison Blanche se joue… ça va être serré.
Toujours aux States. Les élections vues par le New York Times, avec cette très belle dataviz décrivant “le chemin qui se construit vers la victoire” grâce à une série d’hypothèses en bulles [en] : chaque état est représenté par une couleur (bleue pour Obama, rouge pour Romney) de différente intensité selon la “solidité” de l’électorat vis-à-vis du candidat. Selon les scénarios proposés, on découvre la situation des deux partis au regard des possibilités : où sont les états qui peuvent faire pencher la balance, quel a été le comportement de ces états-clés il y a 4 ans, etc. Une belle brochette de “au cas où” qui permet d’anticiper les enjeux de manière très claire. Bref, du gros NYTimes comme on l’aime.
Autre exercice délicieux proposé par le roi du datajournalisme, cette couverture de la convention républicaine par le biais d’une analyse lexicale [en] joliment rendue via… des bulles, ici aussi.
Le principe : récupérer le verbatim de tous les discours de la fiesta éléphantesque chez Federal News Service et mettre en scène les mentions des différents concepts, thèmes, personnalités sous forme d’une visualisation épurée. Le nuage de mots-clés en version interactive, où le clic sur la bulle affiche l’ensemble des mentions situées dans l’ensemble des discours. Du bel œuvre – qui ravira même les enfants, les bulles pouvant être déplacées.
Pour en finir avec les bulles, une petite dernière pour la route, cette infographie sur les Jeux paralympiques [en] concoctée par The Telegraph. Techniquement moins impressionnante que les deux premières visualisations (on pourra notamment regretter l’emploi du Flash), elle part toutefois d’une bonne intention de vouloir offrir une lecture synthétique de l’information. Ce qui est quand même ce qu’on demande prioritairement à ce type de prestation. L’application est par ailleurs mise à jour toutes les 5 minutes.
La NASA, ce n’est pas que des photos de Mars en haute résolution ou des clichés photoshopés de l’autre bout de l’univers. Un des nombreux satellites en orbite est un pourvoyeur infatigable de big data, traitées et mise en animation par le Studio de Visualisation Scientifique (SVS).
Et, parmi leurs nombreux projets, celui – fascinant – répondant au petit nom de ECCO pour Estimation de la Circulation et du Climat des Océans, dont on vous a déjà parlé en avril. En un mot : comprendre comment fonctionnent les courants marins grâce à des modèles mathématiques bien costaud et un rendu tout autant trapu. Le résutat : le (petit) film Perpetual Ocean, hypnotisant.
Pour compléter cette mise en joie, on pourra désormais mieux appréhender les tenants et les aboutissants du projet grâce à l’entretien du patron su SVS [en] réalisée par Mashable.
Et on va rester dans le film d’animation pour refermer cette veille avec le petit travail data-engagé [en] de l’institut PostCarbon qui s’insurge à sa manière contre une forme de négation du peak oil (le pic pétrolier) qu’il considère comme de la propagande consumériste. Et qu’il tente – avec ses moyens – de contrer en usant de son indéniable talent de narration. On se laisse donc envoûter par ce petit objet drôlement bien fait, même si ça cause anglais.
Chez Owni et principalement au pôle “data”, on aime beaucoup la cartographie. On ne saurait donc mieux vous conseiller de lire l’interview de Gaël Musquet, président d’OpenStreetMap France chez nos amis de Data Publica. Un intéressant rappel de l’origine du projet, des difficultés rencontrées, des relations avec les gros acteurs de la carto, de l’avenir d’OSM. Palpitant.
Et enfin – après c’est fini, promis – ce 46e épisode des Data en forme est fortement dédicacé à la sémillante Marie Coussin (#FF @mariecoussin) qui brilla de mille feux durant 18 mois sur le journalisme de données à la sauce Owni, et qui poursuit désormais sa route à elle sur d’autres jolies sinuosités. So Long, and Thanks for All the Fish.
Bonne data-semaine à tous !