OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La mort de l’e-mail : et après ? http://owni.fr/2011/04/13/la-mort-de-l%e2%80%99e-mail-et-apres/ http://owni.fr/2011/04/13/la-mort-de-l%e2%80%99e-mail-et-apres/#comments Wed, 13 Apr 2011 10:30:22 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=56644 J’ai animé la semaine dernière une conférence en ligne dénommée “L’e-mail est mort : quelle alternative ?” (que vous pouvez revoir ici dans l’onglet Webinar) avec des témoignages très pertinents de l’IREPS et de la Lyonnaise des Eaux. Cela m’a amené à me pencher sur la question et à identifier des éléments concrets sur un ressenti partagé par tous, à savoir que l’e-mail est devenu un poids dans l’activité professionnelle de chacun.

Les jeunes maîtrisent la communication (surtout par SMS)

Citons un chantre des nouveaux médias, Mark Zuckerberg, 27 ans cette année : « Les jeunes n’utilisent plus l’e-mail, ils préfèrent les SMS. Les gens veulent des choses plus immédiates comme le SMS ou le tchat pour échanger entre eux. »

Si l’on jette un coup d’œil aux statistiques issues de comScore, cela semble corroborer ces dires :

Rien de bien nouveau sous le soleil… Quiconque a un ado près de lui sait que lui demander son e-mail revient à lui parler d’un outil du siècle dernier (c’est techniquement le cas). Rien ne remplace le bref message instantané électronique comme fondation de l’échange interpersonnel.

En fait, l’e-mail est, comme la structure sémantique du mot l’indique, une version électronique du courrier papier classique, avec sa boite aux lettres, son enveloppe, sa « copie carbone » (cc)… Seule innovation : la copie cachée (cci), le tout croisé avec la logique de classement arborescent des ordinateurs des années 80.

Communiquer plus vite… ou mieux ?

Depuis quelques années, on entend dire que la Génération Y importe ses outils et usages au sein de l’entreprise. Quel est l’impact réel sur l’e-mail ?

  • Est-ce-que Twitter et autres outils de réseautage social vont avoir la peau du courrier électronique ?
  • Est-ce-que l’e-mail est une technologie passéiste uniquement bonne pour la communication corporate ou bien est-elle complémentaire ?
  • Est-ce-que l’a communication instantanée (ou accélérée) est juste une marotte d’adolescent ou bien est ce un révélateur de changements plus profonds ?
  • Et surtout, y-a-t-il quelque chose qui puisse remplacer l’e-mail ?

Une boîte pleine à craquer. Période numérique, début des années 2000.

L’e-mail est un excellent outil de communication interpersonnelle mais de nouveaux outils font leur apparition. Et dans les faits, si tout le monde a encore le droit d’écrire 5 pages de courriel, plus personne n’en a l’envie. Les messages ont tendance à se réduire en longueur, à devenir plus informels : ils s’adaptent aux rythmes du business, à l’importance du message et aux circonstances dans lesquels ils sont émis. D’où l’apparition de tweets, chats et autres mécanismes de communication.

Le principal problème de l’e-mail est qu’il est utilisé pour tout même s’il n’est pas le moyen le mieux adapté. Envoyé à une ou plusieurs personnes (plus souvent en copie qu’en destinataire), l’usage est parfois « d’arroser » le plus de monde possible afin d’être sûr que personne n’ait raté l’information. Quitte à ce que cela ressemble au final à du spam, et finisse dans le dossier de classement vertical (communément appelé « poubelle »).

Il pourrait être parfois aussi efficace de se lever de son fauteuil et hurler l’information dans l’openspace, mais cela pourrait déranger la quiétude des lieux. Plus sérieusement, l’e-mail n’est pas adapté à de nombreux cas de communication, par exemple une large diffusion avec une volonté d’interaction. Il faut aussi en finir avec une légende urbaine : l’e-mail n’est pas fait pour la collaboration, ni pour la coordination. Avez-vous déjà essayé de mettre à jour une version d’un document sans vous perdre dans les échanges, et au final vous tromper de fichier ? Avez-vous déjà réussi à déterminer un jour commun de réunion entre plusieurs personnes sans que cela ne se finisse par une date imposée ?

C’est exactement ce sur quoi les réseaux sociaux professionnels peuvent apporter une vraie plus-value. En proposant des fonctionnalités de recherche, de coordination, de planification et de collaboration, le besoin en e-mail s’en trouve automatiquement réduit. Vous avez une annonce à faire ? Au lieu de l’envoyer à la Terre entière, postez-la sur la première page de la communauté, lieu de passage obligé de tous lorsqu’ils se connectent. Vous avez une réunion à organiser ? Publiez l’invitation, et suivez en temps réel qui répond venir ou pas. Enfin, si vous avez besoin de retravailler un document, faites en un wiki (sorte de page Word partagée) et suivez les révisions collectives du document.

Une passerelle vers les réseaux sociaux

Tout cela devrait nous permettre de conclure que « plus de médias sociaux = moins d’e-mails ». D’après Nielsen, il n’en est rien :

Ce graphe montre au contraire l’inverse : plus vous êtes utilisateur de réseaux sociaux, plus vous « consommez » de courriers électroniques. La raison en est très simple : en fait, la valeur de l’e-mail est en train de migrer vers le réseau social, et l’e-mail ne devient plus qu’une passerelle, un trait d’union temporel. Il ne sert plus qu’à notifier, tenir au courant des nouveautés postées sur le réseau, suivre les mises à jour (un DM sur Twitter lisible d’un clic depuis un e-mail, le résumé d’une conversation, une nouvelle photo postée). Il est désormais inducteur d’actions. La vraie valeur des informations n’est plus dans l’e-mail, qui devient totalement périssable et jetable, mais dans la plateforme sociale.

Ces e-mails de notification sont en fait une réassurance, une transition en douceur d’un monde à l’autre. Une fois le réflexe pris d’aller sur le réseau social spontanément, il n’est plus nécessaire d’avoir ses notifications. C’est une questions de transition et d’évolution inéluctable des usages.

Pour preuve : à ce jour les entreprises ont de plus en plus tendance à communiquer sur les réseaux sociaux pour leurs relations publiques. Facebook est devenu un nouveau canal de discussion corporate (ce qui peut poser d’autres soucis, comme la confidentialité ou la propriété des données).

Ne nous leurrons pas : la transition sera longue. Raison de plus pour s’y mettre immédiatement ! Le réseau social est un nouvel outil centré sur l’utilisateur et non sur les process. L’e-mail aura toujours sa place dans certains cas (comme la validation d’inscription, les démarchages commerciaux, les notifications en provenance des réseaux sociaux) mais sa valeur va se déplacer. Cette transhumance peut, selon les entreprises et les projets, prendre entre quelques mois ou années. Mais au final c’est à la fois plus d’efficacité, de rapidité, de justesse dans les prises de décision, des rapports humains renforcés et une collaboration interne et externe à l’entreprise généralisée.

Billet initialement publié sur le blog de bluekiwi

Image CC Flickr PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification Frank Gruber et PaternitéPartage selon les Conditions Initiales Biscarotte

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Les médias sociaux sous surveillance http://owni.fr/2010/12/09/les-medias-sociaux-sous-surveillance/ http://owni.fr/2010/12/09/les-medias-sociaux-sous-surveillance/#comments Thu, 09 Dec 2010 19:09:58 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=38887

La fin d’année est tou­jours un moment prop­ice aux grands rassem­ble­ments d’hiver et var­iés par­lant de web et médias numériques. L’intérêt de ce type de con­férence est de sen­tir la « ten­dance » et les préoc­cu­pa­tion du moment des « pro­fes­sion­nels de la profession ».

Côté LeWeb, ça donne le thème des plate­formes, sujet finale­ment assez générique mais qui donne une bonne vision du sens qu’est en train de se don­ner le web avec des zones d’attraction applica­tives et agréga­tives comme cer­tains OS ou Facebook.

Mais un autre sujet a attiré mon atten­tion : cachée juste le lende­main de LeWeb (les 8 et 9 décem­bre), la conférence Mon­i­tor­ing Social Media (ven­dredi 10 décem­bre à Paris) reprend une par­tie des inter­venants de la conférence de Loïc Le Meur pour un sujet très dif­férent : la sur­veil­lance des médias sociaux.

« C’est quoi le ROI ? »

Ahh­hhh… Voilà LA ques­tion qui revient tout le temps dès que l’on parle de réseaux et médias sociaux grand public (Face­book, Twit­ter, blogs…) et pro­fes­sion­nels (Jive, blueKiwi, Social­Text…) : c’est quoi le retour sur investisse­ment de tout ça ?

Autant vous dire que les mar­ke­teurs de tous poils se les arrachent pour essayer de répon­dre à cette ques­tion posée par absol­u­ment TOUTES les mar­ques et les annon­ceurs. Autant vous le dire, posée comme cela la ques­tion me fout des bou­tons car c’est bien sou­vent un a priori de défense vis-à-vis d’un mod­èle que ne com­pren­nent pas les annon­ceurs car ils ont une sen­sa­tion de perte de con­trôle. Ils ont peur, au choix : que leur mes­sage soit déformé, que leur mar­que soit détournée, leur cam­pagne ridi­culisée, bref que les gens osent dire des gens.

Hey ! Mais c’est la vraie vie les gars, ce que se racon­tent les gens autour d’une table quand ils par­lent de leur dernier achat ! Va fal­loir appren­dre à lâcher prise et se dire que le Net peut apporter aussi de belles choses à une cam­pagne de com­mu­ni­ca­tion (la recon­nais­sance, l’inscription dans le temps, de la répu­ta­tion…), et surtout vous dire que si vous faites une cam­pagne sympa et orig­i­nale au pire ça ne marchera pas, au mieux ça car­ton­nera. Mais elle ne sera pas for­cé­ment étrillée.

Mais revenons à la ques­tion : alors, c’est quoi le ROI des médias soci­aux ? Tra­duc­tion : « quel intérêt ai-je à aller sur ces trucs où les gens se par­lent, parce qu’en plus il va me fal­loir les écouter et leur répon­dre, ça va me bouf­fer des ressources tout ça ! ». Ben oui. Bien­v­enue dans le web 2.0.

Vous n’avez pas répondu à la question

Ok, c’est vrai. La vérité est que tout est à faire, et qu’évaluer un retour financier immé­diat sur une cam­pagne est dif­fi­cile. Fais­able, mais dif­fi­cile car non immé­diat, dif­fus, s’étalant dans le temps…

Donc, regar­dons ce que les spé­cial­istes de la ques­tion pro­posent en atten­dant. Si l’on prend Brian Solis, l’une des per­son­nes les plus en pointe sur le sujet et qui ne soit pas un bull­shi­teur en chef :

Les médias soci­aux inspirent une nou­velle forme d’intelligence. Avec l’abondance des out­ils d’écoute et de sur­veil­lance disponibles aujourd’hui sur le marché, les entre­prises ont accès à des infor­ma­tions et une veille en temps réel. Pou­voir savoir qui dit, pense et partage des infor­ma­tions motive les entre­prises à créer des infra­struc­tures visant à décou­vrir et suivre les con­ver­sa­tions qu’elles jugent dignes d’intérêt. Mais écouter n’est pas suff­isant. (…) Le futur repose dans la capacité à ini­tier les con­ver­sa­tions, et non pas juste y répon­dre. C’est un « clic pour action » et la capac­ité d’inspirer l’action et de la mesurer doit être au cen­tre de toute l’activité online. Les entre­prises, en inté­grant la per­for­mance et les sys­tèmes de mesure pour­ront pro­gresser vers une nou­velle pos­ture de lead­er­ship. C’est pourquoi les entre­prises com­men­cent à ren­trer en com­péti­tion pour le partage des idées et des sen­ti­ments et pour con­server une per­ti­nence d’analyse dans le temps.

Ce pas­sage résume bien l’enjeu pour les entre­prises. Ici, point de promesses de revenus immé­di­ats via les con­versa­tions, pas d’augmentation des ventes automa­tique. On va com­mencer par le commence­ment : chères entreprises, com­mencez par appren­dre à écouter. Mais vrai­ment. En mettant des per­son­nes dédiées et for­mées à cela, et pas pour six mois le temps d’un stage. Non, un vrai poste.

Com­mencez dans le même temps à mesurer. Mesurer quoi ? Ce qui se dit, les récur­rences, com­ment l’information se dif­fuse dans le temps. Prenez votre temps, le Pow­er­Point pour votre COMEX atten­dra un peu.

Sur­veiller pour essayer d’en faire quelque chose

Ceci sous-tend la sur­veil­lance général­isée des médias soci­aux. Bingo, c’est exacte­ment ce qui va se passer. Attendons-nous à être mouchés et sur­veillés de toutes parts, scrutés tel une fourmi sous un micro­scope. Les entreprises vont avoir besoin de savoir qui nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous aimons, pourquoi, avec qui, qu’est-ce qui a fait que… Elles le font déjà (via Google sur le Net, des enquêtes d’opinion dans la vraie vie…). Les médias soci­aux ont pour eux d’être très qual­itat­ifs dans leur approche, avec beau­coup de ver­ba­tims. C’est le quali vs le quanti. Tout l’enjeu est là : la mesure devrait per­me­t­tre de réc­on­cilier les frères enne­mis du mar­ket­ing, le quali vs le quanti.

Mais sur­veiller… pour quoi ?

D’où les deman­des des entre­prises. D’où la volonté de Face­book ou Apple d’ériger un mod­èle semi-ouvert (sous formes de plate­formes, on y revient) où sont les maîtres des don­nées. Le web étant, par nature et essence, très décen­tral­isé, la récolte des infor­ma­tions et la mesure glob­ale sont d’autant plus dif­fi­ciles à gérer. Pas impossi­ble, mais com­plexe. D’où la ten­dance à avoir des mod­èles plus puis­sants qui gar­dent une par­tie des données. Mais au final on en revient au même : sur­veil­lance généralisée.

S’il y a une bonne ques­tion à se poser, c’est celle-ci. Arrê­tons de vouloir poser comme pré-requis de vouloir du ROI ou des tonnes de mesures, la seule ques­tion qui vaille est « pour quoi mesurer ? = quels sont vos objec­tifs ? ». En fonc­tion de ce que vous voulez attein­dre, inutile de pren­dre qua­tre pages de tableau Excel, quelques métriques judi­cieuse­ment choisies peu­vent suf­fire. À ce moment là, oui il fau­dra sur­veiller et mesurer, mais à bon escient.

Alors, bien sûr, reste la ques­tion « et si je n’ai pas envie d’être mesuré ». Soyons con­scients et hon­nêtes : si tous ces ser­vices soci­aux exis­tent, c’est que la mesure et la vente des don­nées per­met d’assurer leur vie.

À moins que Dias­pora

Billet initialement publié sur Stan et Dam

Image CC Flickr BWJones



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Facebook Messages, le piège qui va asseoir la suprématie de Facebook http://owni.fr/2010/11/16/facebook-messages-le-piege-qui-va-asseoir-la-suprematie-de-facebook/ http://owni.fr/2010/11/16/facebook-messages-le-piege-qui-va-asseoir-la-suprematie-de-facebook/#comments Tue, 16 Nov 2010 14:55:09 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=35916

Fac­ebook a annoncé hier soir sa nou­velle mes­sagerie « sociale » qui a pour but d’agréger l’intégralité des échanges entre deux per­son­nes, qu’ils soient issus d’un chat, de SMS ou de courriels.

À ce titre, même si Face­book se défend de vouloir tuer l’e-mail (dont les poids lourds sont Hot­mail et Yahoo aux États-Unis avec à eux deux presque autant de comptes que Face­book !), il est clair que la société du petit Mark essaye de réin­ven­ter un outil vieil­lis­sant mais tou­jours très utilisé.

Ren­dre ser­vice plutôt que de ré-inventer le cour­rier électronique

Il essaye surtout d’éviter l’écueil ren­con­tré par Google et Wave : en clair, on vous rend d’abord ser­vice en agrégeant les con­ver­sa­tions, et en vous don­nant un outil intel­li­gent vous per­me­t­tant de trier entre mes­sages impor­tants (ses amis proches) et moins impor­tants (les mes­sages d’invitation à des groupes, des soirées, des con­tacts moins récurrents).

Et seule­ment si vous le voulez, s’ouvrir sur sa mes­sagerie actuelle en échangeant avec les per­son­nes qui n’ont pas Facebook.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Face­book en veut tou­jours plus

C’est là que la mécanique virale de type « stratégie du dealer » entre en jeu : en se con­nec­tant à des per­son­nes qui n’ont pas Face­book mais qui ont un cour­riel, Face­book les intè­gre dans sa base.

Outre grossir arti­fi­cielle­ment le nom­bre d’utilisateurs poten­tiels, le réseau de Mark Zucker­berg va peu à peu devenir l’outil indis­pens­able pour les deux par­ties (l’utilisateur de Face­book et celui de cour­riel), pous­sant l’utilisateur de cour­riel à aller vers Face­book car finale­ment « s’il était mem­bre de cette com­mu­nauté il pour­rait avoir accès à bien plus sur ses amis » : pho­tos, invi­ta­tions, statuts, etc. Ce que ne man­quera pas de lui faire remar­quer son amis face­book­ien (je suis en train de faire cela avec ma petite sœur, c’est vous dire si je vois très bien la mécanique se met­tre en place).

Face­book ne veut pas tuer le mail

Con­clu­sion : Face­book Mail ne veut pas tuer le mail, et c’est vrai. C’est au con­traire un for­mi­da­ble outil de recrute­ment et d’évangélisation basé sur des usages de chaque côté de la bar­rière : « le mail c’est lim­ité regarde tout ce que tu peux faire avec Face­book. » / « Finale­ment ma boite mail elle est lim­itée et j’y reçois des tonnes de spam, sur Face­book il n’y a que mes amis qui me par­lent et tout est agrégé simplement. »

Sans oublier que c’est un nou­veau levier pour aug­menter la cap­ta­tion de temps passé sur le réseau et afficher plus de pub. D’ailleurs, rien ne dit que Face­book ne va pas screener les mes­sages à la mode Gmail pour associer des annonces de mar­ques ou bien pro­poser des rap­ports d’usages à des mar­ques présentes sur la plateforme.

La timide riposte Gmail

Côté Gmail, Google a d’abord pro­posé Buzz, pour agréger les flux soci­aux de type « statut » (Twit­ter, Friend­feed…), puis a sorti assez dis­crète­ment en sep­tem­bre 2010 une boite aux let­tres « intel­li­gente », basée sur la fréquence d’utilisation et de réponse à cer­tains mes­sages, et tri­ant automa­tique­ment les mes­sages impor­tants ou pas pour l’utilisateur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Mais le tri reste basé sur le con­tenu, pas sur les inter­ac­tions sociales. C’est là qu’intervient Face­book et la force de son “social graph”, qui devient l’outil d’analyse pour classer l’information non pas en fonc­tion de sa teneur mais de son émet­teur et de sa prox­im­ité sociale.

Asseoir sa supré­matie commerciale

Face­book ne veut donc pas tuer le mail mais le ré-inventer en douceur, tou­jours en s’appuyant sur sa force pre­mière : les usages soci­aux de sa com­mu­nauté de plusieurs cen­taines de mil­lions de membres.

Tout en posant les incon­tourn­ables ques­tions de con­fi­den­tial­ité des échanges, et de marchan­di­s­a­tion de ceux-ci, Face­book ainsi en sa pos­ses­sion une for­mi­da­ble base de don­nées qui com­porte à la fois les pro­fils des mem­bres, les actions de ceux-ci en temps réel (statuts) ou dif­féré (pho­tos…), leurs goûts (I Like), leurs envies (invi­ta­tions, pages de fans), et main­tenant une vision pré­cise de qui échange forte­ment avec qui y com­pris en dehors de la plate-forme (avec, à la clé, l’affinage du graphe social, la base de l’algorithme du site).

Une mine d’or pour les mar­ques, une dat­a­min­ing hal­lu­ci­nant, et, il faut le recon­naitre, une addic­tion tou­jours plus forte des util­isa­teurs qui voient leurs usages placés au cen­tre du mécan­isme. Superbe piège.

Billet initialement publié sur Stan et Dam

Image CC Flickr smlions12

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Les jeux vidéos, une jouissive madeleine de Proust pixelisée http://owni.fr/2010/06/23/les-jeux-videos-une-jouissive-madeleine-de-proust-pixelisee/ http://owni.fr/2010/06/23/les-jeux-videos-une-jouissive-madeleine-de-proust-pixelisee/#comments Wed, 23 Jun 2010 08:05:28 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=19931 « Allo, Damien ? C’est Rémi. Faut que tu viennes, je suis à un endroit qui devrait te plaire. »

J’ai vécu un rêve ce dimanche… et je ne m’y attendais pas. Me donner rendez-vous au musée des Arts et Métiers, à part admirer l’avion de Blériot, je ne voyais pas vraiment ce que je pourrais y découvrir. Erreur…

Sitôt entré,un choc. Un truc génial. Un fantasme de geek absolu. Un immense magasin de jouets. Tout ce que j’avais vu étant enfant, réuni dans un même et unique endroit : Museogames.

Des pièces rares, uniques, des souvenirs de gosse (mon Atari 800XL, mon premier ZX81), des chimères de papier (une Vectrex ou la CBS Colecovision à gagner dans le magazine Tilt), le tout jouable !!!! Oui, j’ai pu l’espace de quelques heures, lâché seul dans les lieux encore déserts, retrouver mes réflexes à PacMan sur Atari VCS 2600, déraper dans les gravier pixelisés de Pole Position, casser la tête d’un boss de Double Dragon, ou encore jouer au tennis avec Snoopy sur Game & Watch. Il ne manquait plus qu’une bibliothèque de Gen4, Consoles + et Tilt pour le décor soit une immersion parfaite dans les années 80.

Pour vous faire partager ce choc émotionnel rare et si puissant, si jouissif dans sa régression ludique, je vous ai fait trois vidéos « à la volée », brut de décoffrage. Cette exposition va être un immense moment de bonheur pour des trentenaires et leurs enfants, et un espace de découverte pour les vingtenaire qui ne connaissent que la PS3 et la Xbox.

Suivez le Dam

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Interview de Pierre Giner, scénographe

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Interview de Nathalie, chef de projet

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Témoins contemporains des révolutions numériques

C’est surtout, enfin, l’occasion de se rendre compte, à l’image du film Pixels, que l’iconographie symbolique du cube issue du premier Pong est désormais présente partout. Des Space Invaders disséminés dans Paris à Tron qui fait son retour vingt ans plus tard, en passant par la dernière campagne d’affichage pour La Redoute, les carrés sont plus que jamais là, symboles d’une société désormais livrée au numérique invisible, et dont le représentation ludique et graphique rassure par sa proximité et sa complicité, et inspire même le respect.

Car, finalement, ces jeux et ces consoles sont les témoins contemporains des révolutions technologiques et design que nous vivons à ce jour. Des machines qui procurent de la joie et du bonheur. Des fournisseurs d’adrénaline. Des dealers de frissons et de transpiration. La rencontre inespérée et magique entre des technologies froides et des émotions chaudes. Des objets transactionnels et émotionnels qui nous transforment, le temps d’une poussière de temps de calcul processeur, en pilote de course, en aventurier pitfallien, en grand singe Kong ou en alien.

Tout ça, en ce dimanche, ce fut plus fort que moi.

PS : billet NON sponsorisé.

PPS : merci à Céline et Rémi.

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Museogames, une histoire à rejouer

Exposition ouverte du 22 juin au 7 novembre 2010 au musée des Arts et Métiers à Paris ; infos pratiques

Billet initialement publié chez Stan et Dam ; image by Loguy spéciale dédicace /-)

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Steve Jobs, le hacker génial est-il devenu un réac visionnaire ? http://owni.fr/2010/05/21/steve-jobs-le-hacker-genial-est-il-devenu-un-reac-visionnaire/ http://owni.fr/2010/05/21/steve-jobs-le-hacker-genial-est-il-devenu-un-reac-visionnaire/#comments Fri, 21 May 2010 08:22:45 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=16227

Le Steve Jobs idéaliste et révolutionnaire de l’Apple II, le perfectionniste toujours visionnaire du Lisa, du Mac puis du NeXT (J’ai un “cube” qui m’a coûté 15 000 dollars et que je garde avec affection)… Cet homme charismatique, qu’est-il devenu ?

Depuis qu’il est revenu aux commandes, après les fiascos de Sculley puis de Spindler (je ne parle pas de J.L. Gassé), Jobs est devenu l’antithèse de lui-même.
Rapace, avide, égocentrique, il s’est vendu au Profit.

Pomper, drainer, sucer jusqu’à la moelle le gogo, voila son credo… Et il y en a pour s’y laisser prendre, encore et toujours: tristes phalènes aveuglées d’une fausse clarté.

Boycottez Jobs et ses produits qui incarnent toute l’essence de cette époque de transition et transitoire, une époque sans idéal, sans valeur véritable et qui ne laissera rien dans l’Histoire !

En lisant ce commentaire accolé à un article sur l’iPad, la prochaine “révolution” de la Pomme, un doute soudain m’assaillit : et si Steve Jobs n’était pas celui que l’on croyait ? Ou plutôt qu’il n’était plus celui que l’on pensait qu’il était toujours ? Ce baby-boomer orphelin, excentrique, cool (1 dollar de salaire par an, pensez donc !), qui dénonçait Big Brother en 1984 face à IBM et promettait des jours meilleurs à ses disciples.

Ah ! Cette communauté d’indéfectibles fans qui allaient soutenir la marque et faire de Steve ce qu’il est aujourd’hui. Est-ce notre faute finalement ? Je dis “notre” car, non seulement, “j’en suis”, mais de plus, je lui ai donné raison. Après tout, un type qui a réussi à provoquer quatre révolutions dans des domaines aussi différents que l’informatique, la musique, le dessin animé et la téléphonie, tout en côtoyant deux fois la mort, ne peut qu’en valoir la peine. Il est différent. He thinks different.

Le Steve Jobs que j’ai croisé (si, si, je vous jure, à une keynote à Paris il y a plus de dix ans, mais à l’époque je n’avais pas d’appareil photo numérique pour immortaliser ce moment magnétique) ressemblait à celui-ci : il avait déjà son polo noir, ses New Balance et son Levi’s 501. J’aurais dû comprendre que les choses allaient prendre mauvaise tournure. Pourtant, il a de l’humour le garçon, pour preuve il accepta même de se faire caricaturer en direct devant ses ouailles :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Steve (je l’ai croisé, c’est donc un intime désormais, de ceux que l’on appelle par leur prénom tellement on a la sensation de les connaître par cœur) a commencé hacker, inventeur avec son pote Wozniak (le véritable geek de l’histoire) de la bluebox, un petit appareil qui permettait de téléphoner dans les cabines téléphoniques pour gratuit. C’était pour la bonne cause ! Gagner quelques dollars, s’acheter des composants électroniques et créer le premier Apple.

La Pomme a donc dans ses gênes l’illégalité et la rébellion. Elle n’hésite pas à sortir des sentiers battus, Jobs incarne parfaitement ce mélange subtil de créatif intuitif au sens marketing aiguisé, nourri aux fibres équilibrées, aux incantations hindouistes et aux influences artistiques les plus diverses. Il s’en expliqua d’ailleurs dans une interview, véritable moment de vérité pour comprendre ce qui anime la vision du bonhomme : l’obsession du Beau, de la culture, des influences. Quitte à en faire une religion monothéiste et rigoriste sur la fin de sa vie.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Car, toujours dans ce même moment de confession intime, il laisse tomber le masque et fait comprendre que pour réussir, il faut non seulement être sûr de soi mais aussi ne pas hésiter à piller les autres (ce qui, venant de quelqu’un qui critiqua Microsoft pour cela durant des années, est assez cocasse mais pas infondé) :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cohérent, me direz-vous ? Certes, pirate un jour, pirate toujours. Mais le rebelle allait peu à peu laisser place à  l’intraitable et impitoyable homme d’affaires Jobs prenant le pas sur le bohème et idéaliste Steve.

La “grande bascule” iconique eu lieu à son retour aux affaires, après s’être fait virer comme un malpropre de sa propre société par des costards cravates qu’il avait lui-même recruté. C’est là qu’entre en jeu la rage : une lucidité cynique se fait jour dans son esprit, il est de retour et va leur montrer ce dont il est capable. Il va leur expliquer, à ces ignares qui ont failli croquer la pomme jusqu’au trognon, ce que c’est que changer de paradigme à coup de design et de technologie. Place à la revanche, au sentiment de toute puissance qui va se nourrir de ses succès planétaires que sont l’iPod et l’iPhone, ces icônes de l’ère numérique, qui va relancer Apple et le placer au centre du jeu.

Ainsi, Steve devenu Jobs (ou assumant de le devenir), perd ses cheveux, se forge une image désormais mondialement connue, et développe son côté grippe-sou (pas de dividendes de distribués, tout est mis en trésorerie) pour éviter de revivre le cauchemar d’Apple sans le sou et à l’agonie, sauvé par son ennemi Microsoft).

Dernière touche au tableau : l’immortalité temporaire. Imaginez : vous êtes victime d’un accident de voiture, vous en réchappez. Qu’allez vous faire ? Vous dépêcher de réaliser tout ce que vous n’avez pas eu le temps de faire jusqu’à présent. Vous relativisez et foncez. Idem pour Steve Jobs : il passe deux fois très sérieusement à côté de la mort, ce qui va lui renforcer ses convictions et son besoin d’être intraitable pour réaliser ce à quoi il croit.

Tout ça, ça vous marque un homme. Surtout qu’il se rend compte d’une vérité atroce et ultime : les gens aiment être guidés. Ils ont besoin d’avoir des repères, des gourous. Ils sont prêts à toutes les concessions si on leur procure une contre-partie de bien-être. C’est un animal dominé par son cerveau reptilien mâtiné de pyramide Maslow. Jobs croit en l’intelligence, et veut que le plus grand nombre accède à son Graal informatique. Quitte, paradoxalement, à les aliéner.

Pour leur bien ! Mais oui, c’est pour les aider ! Les convaincre du bon choix ! Microsoft vs Apple, c’est du passé ! Qu’importe la plate-forme, ce qui prime c’est ce qui transcende l’expérience utilisateur, ce qu’il ressent, qui fait qu’il va vibrer en utilisant un outil électronique froid et déshumanisé. Jobs, de par son histoire personnelle, à l’orée de sa vie, à compris cela et à trouvé comment il fallait faire. Plus personne ne doit donc se mettre en travers de son chemin.

Sa vision est transcendée par un monde précis, où Apple règne au centre du système pour aider chacun à mieux communiquer et créer, et tant pis s’il faut faire le ménage et construire un monde à la Disney d’où le moindre téton est exclu (sauf les applications Playboy, faut pas déconner non plus, business is business), où des règles très précises d’ergonomie sont à respecter, où l’on tape sur certains membres de sa communauté (ceux qui osent utiliser l’image ou les marques d’Apple), où on impose des standards car on pense que c’est mieux ainsi (la bataille contre Flash, qui est aussi un succédané de l’époque où Adobe snobait Apple), où le secret est érigé en règle absolue, où on résume l’informatique à des icônes et des jukebox d’applications bridées dans leurs fonctionnalités par  la Pomme, où des règles obscures régissent l’inscription ou le rejet d’une création au grand registre iThunes de l’AppStore.

Qu’importe. C’est à ce prix que la prophétie pourra s’accomplir, celle d’un monde où ça sera l’humain qui utilisera pleinement un ordinateur sans devoir se plier à des logiques abscons. S’il faut devenir un réac de première, Steve a choisi. Il le deviendra. Pour mieux réaliser ce à quoi le hacker génial a rêvé.

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Chatroulette et la création instantanée http://owni.fr/2010/03/19/chatroulette-et-la-creation-instantanee/ http://owni.fr/2010/03/19/chatroulette-et-la-creation-instantanee/#comments Fri, 19 Mar 2010 17:36:04 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=10463 Un pianiste, une webcam, un service web de mise en relation au hasard par l’image.

Juste bluffant artistiquement parlant, et intéressant d’un point de vue “usages”. Ce qui m’amène deux réflexions :

– il est possible qu’un individu crée à la demande (user generated content), et ainsi de générer ce que j’appelle des “instant communities”, autrement dit attirer l’attention en fédérant autour d’un événement éphémère.

- le coup du musicien doué un peu bizarre, ça plait toujours autant aux filles ;-)

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Initialement publié sur Stan&Dam.

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Histoires sans paroles http://owni.fr/2010/03/03/histoires-sans-paroles/ http://owni.fr/2010/03/03/histoires-sans-paroles/#comments Wed, 03 Mar 2010 09:46:39 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=9335 Joie, bonheur, calme, luxe, volupté dans le métro, la rue ou les open-spaces du monde entier : il va enfin être possible de se parler par téléphone sans avoir à hurler, sans même devoir émettre un seul son !

C’est ce que permet une technologie développée par l’Institut de technologie de Karlsruhe, et présentée à l’ouverture du CEBIT de Hanovre.

Des électrodes (je vous l’accorde, ça défigure un peu mais à force, on s’y fait) analysent et retranscrivent les mots que vous formez avec votre bouche, et un logiciel s’occupe de restituer le tout vocalement. Magique !

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Apple utilise la PNL pour vendre son iPad http://owni.fr/2010/02/02/apple-utilise-la-pnl-pour-vendre-son-ipad/ http://owni.fr/2010/02/02/apple-utilise-la-pnl-pour-vendre-son-ipad/#comments Tue, 02 Feb 2010 12:47:18 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=7548 Cliquer ici pour voir la vidéo.

La PNL, vous connaissez ? Sinon courrez voir Wikipedia. Dans cette version très raccourcie de la Keynote de Steve Jobs concernant l’iPad, seul l’essentiel a été retenu. Ecoutez bien les superlatifs utilisés par TOUS les intervenants, rien n’est laissé au hasard. C’est gratifiant pour le futur acheteur, enthousiasmant, ça flatte l’ego.

Et dire que je veux en acheter une… ;-)

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Apple iPad : analyse d’une déception logique http://owni.fr/2010/01/28/apple-ipad-analyse-dune-deception-logique/ http://owni.fr/2010/01/28/apple-ipad-analyse-dune-deception-logique/#comments Thu, 28 Jan 2010 07:30:10 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=7341 L’iPad est sortie ! Et après ? Rien. C’est un gros iPod Touch avec des applications spécifiques portées dessus comme iWork. Vous êtes déçus ? Moi pas. En fait, on le savait tous mais on ne voulait pas se l’avouer, bande de geeks rêveurs que nous sommes !

L’iPad est le chainon manquant entre l’iPhone et le MacBook. Regardez bien la robe de la bête et son OS : tout est un subtil mélange des deux mondes. En fait, c’est un MacBook Air tactile sans clavier, utilisant l’iPhone OS et s’étant acoquiné avec un cadre photo Parrot. Un peu expéditif, mais quand vous y réfléchissez… En fait l’iPad se positionne entre l’iPod et l’Apple TV : un exceptionnel lecteur de contenus visuels (comme l’iPod) avec une logique de catalogue comme dans la set-top box de la Pomme, le tout ne pouvant se passer d’un ordinateur. Le cordon ombilical n’a pas encore été coupé. Raté. Ou pas, justement, c’est peut-être là une clé de lecture intéressante sur l’usage de ces tablettes, une sorte d’hybride fermé pouvant vivre seul mais pouvant aussi se relier à un monde “ouvert”, celui de l’informatique traditionnelle.

Donc Apple a osé essayer de répondre à cette question qui taraude le monde de l’informatique depuis Windows 3.11 : mais pourquoi les tablettes ne se vendent pas alors que plein, j’ai dit PLEIN (HP, Acer, Microsoft, Archos…) de constructeurs s’échinent à en fabriquer depuis des années ? La réponse nous parait fade, sans véritable propos en termes d’usages : serions-nous des éternels insatisfaits ?

En fait, il ne devait pas y avoir de surprise. Logiquement, l’iPad est ce qu’elle devait être : le meilleur de tout ce qui a bien marqué pour la Pomme ces dernières années. Un modèle économique éprouvé (les Stores), un design simple et raffiné (aluminium, plastique laqué, courbes biseautées), du tactile du bout des doigts, une suite logicielle made in Cupertino. Aucune surprise. Et pour cause donc ! La figure de style était tellement casse-gueule qu’il fallait au contraire bétonner le concepts et capitaliser sur les 75 millions de personnes qui ont eu un iPhone ou un iPod Touch dans les mains.

D’où l’iPad. Et notre déception de geek qui attendait de St Steve la révélation ultime : pas de multitâche, pas de caméra, pas de micro, pas d’USB, pas de lecteur SD, un écran 4/3 (idéal pour la HD voyons !), pas de sortie video HDMI… Et une interface pompée sur l’iPhone avec un soupçon de MacOS pour la forme. Pas Peu de nouvelles gestures, ou d’interface 3D avec capteurs sensitifs comme les brevets d’Apple pouvaient nous le faire croire.

Et puis… Apple n’en est pas à son coup d’essai. Tout le monde a en mémoire le formidable et maudit Newton. Tout le monde a oublié le concept de “Knowledge Navigator” (voir le film ci-dessous). Sans omettre un prototype vieux de 27 ans qui ressemble à s’y méprendre à l’iPad, le stylet en sus.

Bref, l’iPad n’est pas la nouveauté dont nous avions rêvé, c’est une continuité logique faite pour se vendre. Et je pense qu’elle a de nombreux atouts. Mais peut-être Apple nous avaient-ils amenés trop haut avec son iPhone, qui, lui, était LA vraie rupture.

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Comment fonctionne Google Social Search http://owni.fr/2009/10/27/comment-fonctionne-google-social-search/ http://owni.fr/2009/10/27/comment-fonctionne-google-social-search/#comments Mon, 26 Oct 2009 23:59:42 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=4950 Une idée qui peut paraitre simple mais qui peut, à terme, changer bien des choses : Google Social Search. Désormais, Google intègre un système de recommandation basé sur son propre graphe social qui va peu à peu prendre en compte les avis et déclarations des membres de son graphe social.

Ainsi, Google se repositionne à nouveau au centre du jeu d’internet, en utilisant ni plus ni moins que les API disponibles des principaux services de réseaux sociaux, tout en enrichissant et en personnalisant ses résultats de recherches.

L’objectif est bien sur d’affiner ses algorithmes de recherche, d’intégrer le “subjectif” dans ses résultats, et d’engranger encore et toujours des informations sur qui nous sommes et ce que nous aimons…

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